Article – Digital Workspace : la virtualisation des postes libère le travail
Le Covid-19 a pris le monde de court. Du jour au lendemain, des millions de personnes ont dû quitter leur poste pour rejoindre l’espace confiné de leur domicile. Cet exode subit a obligé les entreprises à revoir leur organisation en urgence. La crise a mis en relief l’importance des technologies de virtualisation des postes de travail, qui permettent d’assurer une continuité de service, quelles que soient les circonstances, les lieux ou les écrans. Chez Orange, cette transition vers un environnement de travail digitalisé est un enjeu majeur depuis plusieurs années. L’urgence sanitaire, en forçant les usages, accentue aujourd’hui une transformation culturelle déjà largement entamée. Afin de passer en revue les solutions technologiques et les tendances du marché, nous avons échangé avec Eléonore Clerc, responsable opérations marketing chez Orange Business et Charly Guery, architecte solutions de virtualisation.
Une réponse aux mutations du travail.
La virtualisation des postes de travail est une solution technique, mais elle s’inscrit dans un contexte plus large de transformation du quotidien professionnel. Elle répond aux exigences d’un monde plus mobile et agile. “La digital workspace accompagne la tendance du flex office : le lieu de travail fixe n’existe plus, il devient l’environnement digital, lié à une connexion internet”, explique Eléonore Clerc. Au-delà de la flexibilité, les bénéfices économiques et opérationnels sont considérables. “La maintenance d’un parc informatique peut coûter cher. Avec la virtualisation on pallie tous les problèmes d’obsolescence, tout en réalisant la majorité de la maintenance à distance’, précise Eléonore Clerc.
Pour les entreprises, les cas d’usages se multiplient. Charly Guery en distingue trois principaux, identifiés auprès des clients Orange. “Le premier, c’est l’outsourcing. Cela permet aux entreprises qui externalisent leurs développements de garder la main sur les machines grâce au VDI [Virtual Desktop Infrastructure N.D.L.R]. Le second est lié à la formation. Grâce au paiement à l’usage, les entreprises évitent de mobiliser des infrastructures éphémères et coûteuses. Enfin, le digital workspace permet d’accompagner et de sécuriser la montée en puissance du télétravail”.
Un enjeu global, des réponses globales.
Alors qu’il a pu être identifié comme un gadget dans le passé, le poste de travail virtuel prend aujourd’hui toute son importance. “Le Covid-19 est un révélateur abrupt, mais les entreprises se rendent compte que la virtualisation n’est pas seulement un outil de crise”, explique Eléonore Clerc. La performance de l’espace de travail est un enjeu qui dépasse largement les frontières des SI et irrigue toutes les strates de l’entreprise, RH et métiers en tête. Pour Charly Guery, “il existe un challenge de recrutement. Attirer les jeunes générations c’est aussi proposer un environnement de travail connu. Il y a une porosité entre SI et DRH”.
Pour répondre à cet enjeu global, Orange propose un accompagnement de bout en bout, centré sur les besoins réels de l’utilisateur final. “Nous intervenons de la phase d’audit, qui nous permet de comprendre la manière dont les collaborateurs utilisent leur poste de travail, jusqu’au choix des technologies adaptées, leur implémentation, et leur exploitation”, ajoute Eléonore Clerc. Pour couvrir ce large spectre de compétence, Orange travaille avec les meilleures technologies du marché autour d’une offre exhaustive :
- Flexible Workspace User Experience s’appuie sur le cloud public d’Azure.
- Flexible Workspace intégration déploie des solutions on premise.
- Flexible Workspace Iaas factory s’appuie sur le cloud Orange.
Pour compléter ces architectures techniques, Flexible Workspace Service Center apporte au client les compétences humaines nécessaires et Flexible Workspace Pilot propose un outil de datavisualisation à même de suivre précisément les usages des utilisateurs de postes virtuels.
Faire entrer la virtualisation dans les mœurs.
Si les technologies sont matures, l’enjeu reste de démocratiser les pratiques au sein de l’entreprise. Optimiste, Charly Guery note des changements positifs sur la question de la confiance. “C’est une des grandes problématiques du cloud public, mais les choses évoluent dans le bon sens.” Dans le même temps, les progrès technologiques permettent de consolider la sécurisation des postes de travail virtuels autour d’une authentification renforcée ou d’une nouvelle approche de la cybersécurité, plus centrée sur les utilisateurs. “Historiquement la sécurité informatique fonctionnait comme une métaphore du château fort. Aujourd’hui, l’approche est centrée utilisateur. Il s’agit de regarder l’usage et de réagir en fonction des anomalies. Pour cela on peut s’appuyer sur du machine learning”, précise Charly Guery.
Enfin, il est essentiel de séduire les utilisateurs eux-mêmes, habitués à des applications accessibles partout et “sans-couture”. Le développement rapide des Identity providers illustre bien ce besoin de fluidité dans un contexte de multiplication des applications Saas. “Si les entreprises ne proposent pas l’équivalent d’un dropbox ou d’un whatsapp, les utilisateurs le font d’eux-mêmes et on retombe sur les problématiques de sécurité”, explique Eléonore Clerc. Ce rapprochement des outils privés et professionnels pose aujourd’hui d’autres questions, plus sociétales et moins technologiques. “En donnant accès aux collaborateurs à leurs outils de travail partout et tout le temps, on peut glisser vers la question de la séparation entre vie pro et perso. Il y a un accompagnement à faire au niveau des usages”, conclut Eléonore Clerc.